Portrait - Obladi
"Je suis celui que personne ne trouve jamais. Les enfants qui me montent et qui ne sont pas débrouillards doivent attendre que les moniteurs aient sorti les poneys des autres avant de me chercher. Les jeunes cavaliers qui ont un peu de sens pratique se souviennent très vite de ma petite flamme sur le nez et ma petite taille.
Et heureusement, la plupart de mes cavaliers ont au moins le sens pratique, c'est ce qu'il faut pour me monter. Plus je vieilli, et plus je conviens aux débutants qui ont soif de vitesse, mais je n'ai pas toujours été ce si sage petit poney... Tous les encadrants avaient appris à me craindre : Au moindre départ au galop, je doublais leur cheval, emportant mon cavalier hilare avec moi ! Et qu'importe la monture encadrante, elle pouvait briller parmi ces si fiers "plus rapides" du troupeau, si mon cavalier ne faisait rien contre (et ils ne faisaient jamais rien contre, c'est pour ça qu'ils étaient mis en pair avec moi), je lui passais entre les pattes.
A par ça, je me suis toujours comporté comme une image : je donne mes pieds, je suis monté sans mors et réponds à toutes les aides, même les plus légères, je saute comme un prince, je gagne les bérets, j'ai mes meilleurs amis : Oktebo, Quizland et Quézaco et personne n'est capable de nous départager et, enfin, je n'ai jamais eu peur d'autre chose que des balles d'enrubanné dans les prés, du maréchal, du dentiste, des gens en blouse en général, des adultes qui marchent avec l'air suspect dans le paddock avec un licol en main alors qu'il n'y a pas d'enfant sur la dalle et, surtout, des enfants qui ont peur de moi.
C'est pour ça, pour les balades, plutôt que m'apprendre à rester derrière, on n'a jamais rien fait d'autre que me donner les petits modèles qui n'ont peur de rien et qui savent rester sur mon dos en toute situation.
J'en ai peut-être perdu quelques uns aux Montagnes Russes parce que ma spécialité là-bas, c'est les départs tempêtes, mais c'est tout."
Obladi
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