Elja - Portrait

 J'ai six ans et ça fait un an que j'ai appris à balader les humains. J'ai commencé l'entraînement l'année dernière : on m'a d'abord familiarisé avec le matériel, puis on m'a appris les codes des cavaliers. 

C'était un peu comme apprendre une deuxième langue : jusqu'à là, je n'avais que le "langage cheval", à la fois primaire et extrêmement subtile, fait de jeux de postures, d'attitude mais, aussi, dans le cadre plus intime avec mes plus proches amis, des douces discussions tactiles à base de regards et de coups de museaux.

Les humains qui côtoient les chevaux depuis longtemps connaissent ce langage, ils l'ont appris à force de nous observer et savent l'utiliser avec nous pour obtenir de la part de tous les chevaux ce que l'on appelle une relation inter-espèce riche et gratifiante. 


C'est grâce à ça qu'ils peuvent nous enseigner une autre langue, celle de l'équitation, faite de codes, de pressions et de cessions. Parce que oui, les chevaux ont la particularité d'être bilingues. 

C'est normal: lorsqu'un humain monte sur un cheval pour la première fois, il n'a aucun idée de la réelle complexité du langage du cheval et, même, comme on ne peut pas s'improviser une pleine maîtrise dans une langue non familière, ils ne sont pas prêts à la pratiquer. 

Donc ils apprennent les mots de base : "tourne", "avance", "ralenti", sur les chevaux d'école, qui savent traduire leur bafouillements et les mots parasites qu'ils auraient tendance à employer par réflexe. 



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