Claire, le Kilimandjaro et Bois-Guilbert






 Après cette photo, Songa, l'un des guide m'a demandé ce qu'était ce drapeau et pourquoi je l'avais avec moi. j'ai donc essayé de lui expliquer comment je vois Bois-Guilbert, en comparant avec ce qu'il maitrise... une randonnée sur le Kilimanjaro


- à Bois Guilbert tu apprends à respecter la nature. Il y a une ferme, il y a une forêt. Ils font partie de Bois Guilbert et de ce que tu aimes retrouver, autant que tel poney, tel humain. Tu apprends à connaître les lieux, à apprécier leur beauté. Tu as envie de garder cet endroit préservé pour que d'autres en profitent, pour y revenir... Le Kilimanjaro c'est pareil. Au début c'est cette grosse montagne qui parait immense, inaccessible. A la fin tu la tutoies et tu l'appelles "Kili".Tu apprends à apprécier ses paysages variés qui se succèdent, sa nature volcanique, et même sa poussière omniprésente, qui te recouvre des pieds à la tête ! Quand tu arrives en bas et que tu "retrouves" la forêt tropicale elle te parait familière alors que tu ne l'as croisée que quelques heures le premier jour.


- à Bois Guilbert, on t'attribue un poney pour la semaine. Il faut apprendre à le connaitre. Le premier jour tu demandes, tu testes, ce n'est pas forcément toi qui décide des départs au trot. Petit à petit tu apprends à le comprendre, et la communication devient plus évidente. C'est ton compagnon pour la semaine, il va falloir t'adapter à lui si tu veux profiter du séjour. Au Kilimanjaro, clairement ton compagnon... c'est l'altitude. Au début tu as tout faux dans le choix de ta tenue. trop chaud, trop froid, tu passes ton temps à faire des pauses et te changer. tu ne bois pas assez, tu ne manges pas assez souvent, tu as mal au crâne, tu marches trop vite... Et plus le temps passe plus tu comprends comment ça fonctionne, plus tu apprivoises ces manifestations. Enfin tout en haut tu les subis quand même beaucoup, on ne va pas le nier ! D'ailleurs sur ton poney comme sur le chemin du Kili, tu ne peux pas tricher.


- à Bois Guilbert tu grandis intérieurement. Tu te découvres dans certaines situations, tu te dépasses, tu réalises des choses dont tu ne te pensais pas capable. Réussir à faire une cuvette sans les mains, c'est comme atteindre le Lava Tower Camp. Parfois tu apprends aussi quelles sont tes limites, sans jamais te mettre en danger. Et surtout tu respectes ces limites. Par exemple j'ai appris que j'ai besoin de petits moments de solitude pour recharger mes batteries sociales, et pouvoir être à fond le reste du temps. Ca m'a été très utile pour le Kili.


- à Bois Guilbert on a une super cuisinière. Comme Cyprien qui nous a fait de bons petits plats pour avoir de l'énergie pour grimper ! Virginie nous bichonne et nous régale après une séance à poney qui creuse l'appétit.


- à Bois Guilbert tu vis des choses très intenses. tu es à fond du matin au coucher, tu es dehors toute la journée, c'est très fatigant. C'est pareil sur le Kili. Tu vois, nous on s'endort vers 21h-21h15. C'est aussi l'heure du coucher des plus jeunes. Mais ils se lèvent moins tôt que nous le matin, 6h tous les jours ça ne serait pas possible !


- à Bois Guilbert tu papotes beaucoup, tu fais des blagues, tu chantes à poney, ou le soir au coucher. Un peu comme nous en rando. D'ailleurs la chanson Partout où nous allons, je la chante là bas ! Tu refais le monde, tu apprends à mieux connaitre les personnes placées devant et derrière toi dans la file. Tu as souvent des discussions bien plus profondes que tu n'aurais avec des amis. Et on est quand même trèèès souvent, pour ne pas dire tout le temps de bonne humeur. C'est à force de vivre ça que je me suis trouvé des amis aussi chouettes, et que je me retrouve à grimper le Kili avec eux !


- à Bois Guilbert c'est souvent moi qui distribue les médicaments à tout le monde, qui me promène avec la trousse à pharmacie. Comme cette semaine !


- à Bois Guilbert tu apprends à vivre en groupe, et à compter sur les autres. Tu es dans une maison, une petite tribu se crée pour la semaine. On apprend à se respecter les uns les autres, on se soutient, on vit la bienveillance et la tolérance à travers le poney, les veillées, les activités, la vie quotidienne... Au Kili on a tous cet objectif commun, et ça aide énormément ! Sans le soutien des autres on aurait surement tous voulu abandonner à un moment. 


- à Bois Guilbert tu te déconnectes de "la vraie vie". (presque) pas de connexion internet, et puis tu n'as pas le temps, pas l'envie. tu es dans l'instant présent. tu ne penses plus à tes soucis du boulot, de l'école... ou parfois tu y penses, si ce n'est pas possible de faire autrement. mais tu prends du recul, tu relativises un tas de choses, tu retrouves des plaisirs simples, des priorités authentiques

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