Spiritualité et équitation - 2 - De la violence




De la violence


S’affranchir de la violence est non seulement l’une des principales sources qui alimente les différents chemins spirituels de l’Homme, qu’importe sa religion, sa foi ou ses convictions mais une condition primordiale pour aller à la rencontre du cheval et obtenir sa complicité, sa confiance et son acceptation de votre leadership.


    La violence n’est pas seulement synonyme d’usage de la force, de la brutalité ou du mal. Elle se tapit aussi dans l’intention mise dans le geste ou le mot. Si le mouvement ou le mot est jeté avec colère, frustration ou avidité, avec le but de faire du mal, sans considération pour celui qui le reçoit, il est de trop. 

La violence fait partie de la Nature et n’est pas un vice, car dans ses régulations, ses limites et ses impactes qu’elle cause sur la Vie, elle lui permet l’épanouissement. 


Mais la violence à une limite, car elle ne peut vaincre la violence. Ainsi, la violence humaine, elle, intègre surtout votre conception du mal (insultes, propos haineux, coups… Dans les cas les plus légers). Elle n’est pas considérée comme essentielle et elle est même prohibée.  Le curseur sur l’échelle entre la « violence acceptable » et celle qui ne l’est pas est jaugé par chacun. Certains auront ce curseur au plus bas et feront de la non-violence et de la passivité une vocation, d’autres ne se poseront jamais la question.


La question sur la violence et sa nécessité est souvent abordée par le cavalier démuni.


Vous craignez, bonne âme que vous êtes, de bouleverser votre cheval en asseyant sur lui votre domination. Vous refusez de lui imposer votre volonté, vous le laisser agir selon la sienne, vous ne parvenez pas à vous positionner car vous n’osez pas lui demander ce que vous voudriez recevoir. Mais quand vous perdez le contrôle, ou bien si vous n'en avez pas assez à votre gout, vous le rappelez par l’usage de la force : les tractions sur le mors, les coups dans les côtes, les cris… dans un premier temps, puis certaines escalades banalisées, ou non, sont de cette violence inacceptable et pourtant enseignée.


Un cheval éreinté dans son mental se laissera faire ou bien ripostera à hauteur de ses moyens, bien vites limités face à votre ingéniosité, un cheval moins docile réagira automatiquement en montant à son tour dans le rapport de force contre le cavalier jusqu’à ce que l’un des deux donne le coup de trop.


Ainsi, la violence devient l’outil, le moyen, d’obtenir du cheval ce que les aides timides ou bien la courte patience n’ont pas réussi à obtenir puisque le cheval, cette bonne âme, est un animal qui peut malheureusement être contraint de cette manière, et il le fait en silence, l'échine ployée.


La peine va à celui qui n’envisage aucune autre alternative pour obtenir de sa monture une soumission aveugle, car il en paie de prix de la complicité, des valeurs et de la noblesse qu’il aurait pu gagner autrement. Employée ainsi, la violence n’engendrera que la violence mais, aussi, la détresse. Son usage n’apportera pas de calme, ni respect, et aucun bien-être à celui qui l’emploi comme à celui qui l’accuse.


Toutefois, la violence est inhérente à l’homme, rien ne sert de la nier, au contraire. Il vous faut l’admettre, car vous ne pouvez l’éradiquer que si elle est sous votre contrôle. Or, vous ne contrôlez que ce que vous connaissez, et pour connaître une chose, il faut qu’elle existe à vos yeux.

Et les choses existent du moment où elles sont nommées et désignées... A vous de voir quelle violence se trouve en vous, dans vos propos et vos actes, et, surtout, dans votre attitude face au cheval, afin de vous en défaire.

Vous la découvrirez comme une petite graine qu’arrosent les gouttes de la frustration, de la peur ou de la colère pour certains, ou bien comme du gaz qu’une étincelle suffit à allumer pour d’autre…


Utilisée dans l’instinct, sans compréhension de l’acte et sans nécessité, la violence fera de vous un cavalier borné, soumis à ses propres émotions, son propre égo, qui nourrit avant tout ses propres peurs en alimentant celles de sa monture.


Exploitée avec intelligence, la violence entre les mains de celui qui la comprend marque les limites, définit les espaces, guide et éduque. Elle souligne et affirme l’égo. 


Car, au final, dans le monde du cheval, si la violence est employée correctement, alors elle devient inutile. Superflue. 

Spiritualité et équitation - introduction

Spiritualité et équitation - 1 - Du mal

Spiritualité et équitation - 6 - De la maitrise
Spiritualité et équitation - 7 - De la création
Spiritualité et équitation - 8 - De la pratique
Spiritualité et équitation - 9 - Du tact
Spiritualité et équitation - 10 - De la liberté
Spiritualité et équitation - 11 - De la peur
Spiritualité et équitation - 12 - De respiration
Spiritualité et équitation - 13 - Du souffle
Spiritualité et équitation - 14 - De l'agoisse
Spiritualité et équitation - 15 - Du cheval comme "Autre Moi"
Spiritualité et équitation - 16 - De la nature
Spiritualité et équitation - 17 - De l'instant
Spiritualité et équitation - 18 - De la langue
Spiritualité et équitation - 19 - De la politesse
Spiritualité et équitation - 20 - Du vocabulaire
Spiritualité et équitation - 21 - De la grammaire
Spiritualité et équitation - 22 - De la discussion
Spiritualité et équitation - 23 - De la parole
Spiritualité et équitation - 24 - De l'être pensant
Spiritualité et équitation - 25 - De la joie
Spiritualité et équitation - 26 - De convocation


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